- désorbité
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⇒DÉSORBITÉ, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de désorbiter.II.— AdjectifA.— Qui sort de son orbite.1. PHYS. [En parlant d'un corps céleste] Qui s'écarte de son orbite. Astre désorbité (RICHEPIN, Pavé, 1883, p. 358).— P. métaph. Le soleil maternel à peine éteint, le fils tournait dans le vide, terre désorbitée (MAURIAC, Génitrix, 1923, p. 390) :• 1. Seul le cri fait vivre; l'exaltation tient lieu de vérité. À ce degré, l'apocalypse devient une valeur où tout se confond, amour et mort, conscience et culpabilité. Dans un univers désorbité, il n'existe plus d'autre vie que celle des abîmes...CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 70.2. [En parlant de l'œil]a) Sorti de son orbite. Une poussière (...) de prunelles désorbitées, d'yeux volants, de paupières battantes (CENDRARS, Lotiss. ciel, 1949, p. 208).b) P. ext. Saillant, comme sortant de son orbite. Synon. exorbité. Yeux désorbités (cf. LÉAUTAUD, Journal littér., 1907-09, p. 241) :• 2. ... un gamin mal assis tombe du banc, tout d'une pièce, avec bruit. Sursaut de Marie Fadette en arrière, et une pétrification épouvantée, les yeux désorbités, la bouche béante, vers le camarade un instant étendu.FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 229.B.— Au fig. [En réf. notamment à II A 1] Sorti de son milieu habituel, qui ne sait plus où il en est, quelle ligne de pensée ou de conduite il doit suivre. Synon. désorienté, dérouté, troublé; fam. déphasé, déboussolé :• 3. Dans ces périodes critiques redoutables, où presque tous les individus désorbités errent dans les solitudes arides de leur esprit et n'agissent plus qu'au hasard de leurs impulsions, de leurs habitudes, quelques-uns, et le peintre en particulier, portent l'héroïsme du monde.FAURE, L'Esprit des formes, 1927, p. 38.— Emploi subst. masc. Un chimérique, un désorbité. Il finirait par le théâtre, l'hôpital, la maison d'aliénés ou le suicide que ça ne m'étonnerait guère (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 215).Fréq. abs. littér. :21.
Encyclopédie Universelle. 2012.